Depuis bientôt 5 ans et la commission d’enquête parlementaire que j’ai mené sur la nourriture industrielle je me bats pour sortir de nos assiettes les additifs les plus dangereux, dont les fameux nitrites qui imprègnent nos charcuteries, et surtout dans le très populaire jambon blanc. J’avais ainsi, au printemps dernier, pris une position publique très claire sur la proposition de loi « anti sels nitrités » du député R.Ramos (Modem) , vidée ensuite de toute action contraignante par le gouvernement, en service commandé pour les lobbys ( Explication en vidéo ici )
Le seul espoir de ce texte de loi était la prise en compte d’une prochaine étude de l’agence de sécurité sanitaire (ANSES) sur le sujet, alors même que le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) a déjà reconnu la cancérogénicité de ces additifs nitrités. Cette nouvelle étude de l’Anses je la prévoyais creuse et inopérante à propulser des avancées vers une interdiction salvatrice pour la santé des français-es, fort de 5 ans d’expériences malheureuses avec la production de cette institution, en particulier sur les pesticides.
Ce mardi 12 juillet est donc paru ce fameux rapport de l'Anses et cela valide tristement mes craintes et mes alertes. Outre le fait que l’expertise a été orientée, a tel point que des scientifiques de premier plan en ont démissionné, le rapport est une nouvelle entreprise au service du statu quo : demande d’études complémentaires, maintient d’une Dose Journalière Admissible (DJA) très laxiste et non contraignante, justification de l’utilisation des sels nitrités pour des raisons de lutte bactériologique ; je retrouve les mêmes ficelles que pour les études Glyphosate ou SDHI. Voilà encore 5 ou 10 ans de gagnés pour les industriels de l’agro-alimentaire.
C’est déjà trop long car, en 2018, les conclusions de ma commission d’enquête parlementaire étaient sans appel et préconisaient l’interdiction de nombreux additifs parmi les + de 300 autorisés, dont les additifs nitrés !! Coordinateur du programme alimentation de la France Insoumise je l’avais par ailleurs fait rentrer dans nos propositions urgentes ( Voir les propositions urgentes ) pour une évidente question de santé publique.
Je ne renonce pas à aboutir malgré ces obstacles dressés par les représentants d’intérêts particuliers (et financiers) et proposerai dans les prochaines semaines des initiatives pour en finir avec le cynisme qui entoure ces questions d’alimentation industrielle et de santé publique. Le principe de précaution doit prévaloir sur le principe financier d’accumulation !